4.48 Psychose (Sarah Kane)

Publié le par Cumulolingus

4.48 Psychose (Sarah Kane)
Tenter de décrire une œuvre de Sarah Kane est inutile. Rien ne vaut de se frotter soi-même au texte. Est-ce qu’on peut savoir vraiment ce que sont la mort, la révolte, la solitude, la folie… l’amour et le sexe, les manques qu’ils peuvent provoquer… sans les avoir vécus personnellement ? On ne peut qu’en avoir une idée abstraite et donc imparfaite tant qu’on ne l’a pas éprouvé dans sa chair.La découverte des textes de Sarah Kane est à chaque fois pour moi une expérience extrême qui se confond sans doute avec celle du vide. Peut-être la laisser parler un peu :
“- J’ai gazé les Juifs, j’ai tué les Kurdes, j’ai bombardé les Arabes, j’ai baisé des petits enfants qui demandaient grâce, les champs qui tuent sont à moi, tout le monde a quitté la fête à cause de moi, je vais gober tes putains d’yeux et les envoyer à ta mère dans une boîte et quand je mourrai je vais me réincarner et je serai ton enfant mais en cinquante fois plus mauvais et complètement fou putain je vais faire de ta vie un putain d’enfer sur terre JE REFUSE JE REFUSE JE REFUSE NE REGARDE PAS VERS MOI ”
Et encore ça ne dit pas grand chose ! A lire. C’est brut, c’est cru, c’est très fort.
 
Sarah Kane s’est suicidée en 1999, elle avait 28 ans. Cette pièce, la 5e qu’elle ait écrite, est sa dernière.
 
Sarah KANE,
4. 48 Psychose,
Paris : L’Arche, 2003 - 56 p.
(hiver 2005-2006)
4.48 Psychose (Sarah Kane)
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