La Face cachée de la Résistance, Raphaël Rouyer, 2018
La face cachée de la résistance, Raphaël Rouyer, 2018.
C'est un reportage que j'ai trouvé très instructif malgré sa construction un peu trop sensationnaliste (musique dramatique, rapidité des enchaînements qui laissent trop peu de place à la réflexion) et des propos qui relèvent à mon avis d'un même parti pris visant à jouer avec les émotions du spectateur. Est-ce que ces défauts seraient inévitablement dus au genre "reportage" ? C'est possible, mais ça reste pourtant des défauts, je trouve, pour traiter de thèmes historiques.
Le titre induit déjà en erreur sur le contenu en faisant un amalgame entre maquisards et faux maquis. J'ai trouvé maladroit (au mieux) ou idéologiquement confusionniste (au pire) de dire crûment au début du reportage qu'on aurait caché ces faits pendant longtemps pour ne pas nuire à la Résistance. Amalgame encore. Quand on montre pendant tout le reste du film des militants infiltrés qui se comportent comme des monstres froids et luttent pour éliminer les maquisards, le propos semble bien dissonant vu qu'il est clairement établi que les hommes dont on parle étaient de vrais admirateurs de Mussolini et d'Hitler. Je ne vois pas en quoi la Résistance aurait eu à avoir honte. Même si la confusion est levée à la fin, à mes yeux le film n'en demeure pas moins lourdement racoleur.
Un point positif : Ne connaissant pas cette histoire, j'ai été impressionné d'apprendre comment les faux-maquisards avaient procédé pour intégrer les vrais et les dégâts qu'ils avaient réussi à faire.
Le passage sur l'opération de calomnie à l'encontre du chef de maquis Georges Guingouin à la fin m'a tenu en haleine. Comprendre que les policiers qui avaient tenté de le salir après la guerre (en République) avaient été les mêmes que ceux qui avaient voulu le salir du temps où ils servaient Vichy illustrait bien une certaine continuité qu'il y a eu dans les représentants de l'autorité de l’État entre Vichy et l'après-guerre.
Pour en savoir plus sur Georges Guingouin on peut lire sa notice biographique dans le Maitron (dictionnaire du mouvement ouvrier) : ICI
ême